Une faillite des retraites est-elle possible ?


Il ne se passe pas une journée sans que l’on nous annonce, catastrophé, « la faillite des régimes de retraite français d’ici quelques années« , « la fin du système par répartition » et j’en passe et des meilleures… Une faillite du système serait-elle donc possible ? les retraites vont-elles baisser ? les futures générations percevront-elles leur retraite ? Malgré une situation financière des régimes de retraite français « loin d’être idéale », la DREES qui vient de publier une étude sur le sujet le 28 avril 2016 a du mal à croire un tel « scénario ». Explications :

Si les retraités de certains pays (États-unis, Canada, Grèce etc.) ont du faire face à la baisse de leurs pensions de retraite voir parfois à la perte de l’intégralité de leurs droits constitués, cela concerne essentiellement des systèmes de retraite par capitalisation. L’argent, placé sur des fonds de pension privé, est volatile en fonction du niveau de risque : on peut gagner beaucoup mais aussi perdre gros et faire faillite…

Le système français est différent comme le souligne la DREES : ainsi, sur l’année 2014, 306 milliards d’€ de pensions de retraite ont été versés, dont 98 % provenaient des régimes de retraite obligatoires par répartition ! Ces régimes répondent à des principes de contributivité, de solidarité intergénérationnelle et de mutualisation du risque. En principe « le financement est assuré dès lors que le ratio cotisants/retraités est positif« . Si la situation française n’est pas encore dramatique, la mauvaise situation économique du pays (chômage de masse), conjuguée à des difficultés démographiques (augmentation de l’espérance de vie des retraités, départs massifs des baby-boomers« ) entraîne des difficultés évidentes pour le versement des retraites. Plusieurs leviers afin d’augmenter les recettes sont donc régulièrement utilisés : hausse des cotisations, augmentation du nombre d’annuités requises pour liquider ses pensions sans abattement etc.

Un gel de la revalorisation des pensions de retraite de base et complémentaire a également été décidé depuis 2014. Or, vu que les charges sociales prélevées sur les pensions augmentent, cela provoque même une baisse de pouvoir d’achat pour les retraités ! Nous sommes néanmoins très loin de l’instauration d’une « baisse nominale des pensions« , c’est à dire d’une dévalorisation. Celle-ci a même été rendu impossible par les régimes AGIRC-ARRCO qui ont créé une « clause de sauvegarde » interdisant toute revalorisation négative des pensions. Nous sommes donc encore loin de la faillite annoncée.

Cette « protection » qui existe dans les retraites par répartition n’est cependant pas présente dans les régimes par capitalisation ! Les bénéficiaires cotisent en effet pour eux-mêmes dans ce type de régime : le versement des rentes dépend des provisions qu’ils se sont constitués et est, de plus, soumis aux aléas des marchés financiers et au niveau de risque choisi… Si certains de ces « fonds de pension » ont mis en place des gardes fous (niveau de rente minimum garanti, gestion pilotée des régimes), le risque est réel et les conséquences peuvent être désastreuses pour les assurés.

Auteur : Florent SARRAZIN

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